Ste-Félicité de Clarence Creek (1855)
L'église d'autrefoisLes registres paroissiaux débutèrent le 3 septembre 1855 avec l'inscription d'un acte de mariage célébré par François Michel, prêtre desservant qui venait de Cumberland. Pendant trois ans, il y continua son ministère partiel. Durant ce temps, la population augmenta à ce point que les familles construisirent une chapelle qui sera bénie en mai 1859.
Durant sa visite en 1860, Mgr Guigues encouragea les gens à y bâtir une église, car il constata: "que la mission de Clarence Creek prend de l'accroissement et que sous peu d'années, elle serait capable de faire vivre un prêtre. Les terres sont excellentes et peu chères et les gens ont l'avantage d'être d'une seule langue". En 1865, la paroisse comptait 200 familles toutes canadiennes-françaises et possédait un curé résidant.
En 1868, l'évêque béni la première pierre et mit l'église sous le patronage de sainte Félicité, car il remarqua que plusieurs mères de famille portaient ce prénom. L'église, construite sur une petite éminence, reçut la bénédiction de l'évêque en décembre 1869. Par la suite, on s'employa à agrandir et clôturer le cimetière, à ériger un chemin de croix, à placer quelques statues et une cloche.
Mais l'église, à peine terminée, ne répondait plus aux besoins de la population qui, en 1873, comptait 250 familles. Un nouveau temple s'avérait nécessaire. Lors de la bénédiction de la première pierre, l'évêque indiqua que "cette nouvelle église en pierre doit remplacer l'ancienne qui a été détruite parce qu'elle était trop petite et pas assez convenable. Le sentiment religieux des paroissiens exige un temple plus digne de la majesté du Dieu Tout-Puissant". Cette église, bénie le 18 août 1891, demeure celle que nous admirons encore aujourd'hui.
À cette occasion, les gens de Clarence Creek annoncèrent à l'évêque que toutes les écoles publiques de la paroisse, au nombre d'une dizaine, venaient d'être transformées en écoles séparées. Rien ne pouvait être plus agréable au chef du diocèse.
En 1908, 80 familles du "Lac" (Saint-Pascal-Baylon) se regroupèrent pour former une nouvelle paroisse et, en 1910, ce fut le tour de Hammond de se détacher de la paroisse-mère. Malgré ces départs, les paroissiens décidèrent d'agrandir l'église en la dotant de transepts avec jubé, d'acheter quatre cloches et de confier la décoration intérieure à l'artiste T.-X. Renaud de Montréal.
Intérieur de l'église autrefoisClarence Creek eut l'avantage de posséder plusieurs écoles au village et dans les rangs. Les Soeurs Grises de la Croix y enseignèrent à partir de 1912. Une bibliothèque publique est accessible aux paroissiens. Un journal francophone Le Ralliement fut fondé dès le 11 avril 1895 pour être un élément de ralliement entre tous les Canadiens-Français et un défenseur de leurs intérêts religieux, nationaux et sociaux. Un autre journal L'Agricom soutient la cause des cultivateurs, de l'environnement et du patrimoine franco-ontarien depuis 1983.
Depuis la fusion municipale de 1998, le canton de Clarence et la ville de Rockland sont devenu la Cité de Clarence-Rockland. La vitalité de Clarence Creek est en grande partie due à des associations paroissiales nombreuses et dynamiques, des fermes laitières prospèrent, un centre communautaire et un aréna et surtout à des personnes engagées au bien-être de la communauté.
La paroisse de Clarence Creek fut une pépinière de vocations religieuses et sacerdotales, 65 religieuses et 24 prêtres dont 2 évêques